Pascal disait : «Jésus est en agonie jusqu’à la fin du monde». La passion du Seigneur continue aujourd’hui encore. On se moque de lui et de ceux et celles qui croient en lui, on essaie de le condamner à mort, de le faire disparaître, de prouver qu’il est un imposteur ou qu’il n’a pas existé... Depuis 2000 ans, le procès est répété année après année, siècle après siècle.
Aujourd’hui encore, le Christ nous regarde avec tendresse et nous pose la question : «Pour vous, qui suis-je?»
Dans le texte de la Passion selon S. Luc, que nous lisons en ce dimanche des Rameaux et de la Passion, Jésus est entouré de nombreux personnages : les autorités religieuses, Pilate, Caïphe, Judas, Pierre, les autres disciples, Simon de Cyrène, le bon larron, Joseph d’Arimathie, les femmes qui suivent Jésus, le centurion, les soldats.
À travers cette foule de gens qui prennent parti pour ou contre le Christ, Luc reste fidèle à l’esprit de son évangile et, même dans les moments les plus pénibles, il nous présente un Seigneur plein de miséricorde, de tendresse et de pardon. Aucun des Évangélistes n'a mieux perçu et exprimé la sensibilité de l'amour du Père qui s'est manifesté en Jésus, surtout à l'égard des pauvres, de ceux qui souffrent, de ceux qui sont marginalisés par la société.
Sur la croix, Jésus prononce trois paroles qui ne sont pas mentionnées dans les autres évangiles et qui révèlent l’identité de notre Dieu.
1. « Père, pardonne-leur car ils ne savent ce qu’ils font »
Cette parole est le cri le plus fort de l’évangile de l’amour et de notre Dieu. Ce cri de pardon nous parvient au milieu des injures et des moqueries lancées par la foule, par les autorités et par les soldats.
Pendant toute sa vie, le Christ a prêché le pardon. Il a demandé à ses disciples de pardonner non seulement à leurs amis mais aussi à leurs ennemis; il répond à Pierre qu’il faut pardonner non pas sept fois mais soixante-dix fois sept fois; dans la parabole de l’enfant prodigue, il nous présente le Père qui fait la fête pour son fils «revenu à la vie». Traité comme un malfaiteur public et condamné à une mort cruelle et injuste, crucifié entre deux voleurs, il a encore la force et le courage de pardonner : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. »
Jésus s’est adressé avec bonté et avec amour à tant de personnes durant sa vie : Marie Madeleine, Zachée, les lépreux, la Samaritaine, les malades, la femme adultère, Nicodème, Joseph d’Arimathie, Pierre, etc. Maintenant il accueille le malfaiteur crucifié avec lui : «Aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le paradis». Au seuil de la mort, Jésus ouvre à ce malheureux une perspective d’espérance et de vie.
À travers les siècles, le Christ offrira cette même espérance à des milliers d’autres. Il continue de le faire encore aujourd’hui.
S. Luc nous indique que la mort de Jésus n’est pas un événement vide de sens : il s’agit d’un acte d’amour, du «passage vers le Père». «Entre tes mains, je remets mon esprit». Le Seigneur a vécu en communion étroite avec son Père et maintenant, dans l’angoisse de Gethsémani et les tourments de la crucifixion, il remet sa vie en toute confiance entre les mains de son Père.
Ce texte de S. Luc est d’une richesse extraordinaire. Je vous invite, cette semaine, à prendre quelques minutes pour le lire, soit dans le Prions en Église, soit dans votre Bible. Ça ne prendra qu’une dizaine de minutes et vous pourrez y découvrir un Dieu plein d’amour et de bonté, un Dieu qui a tout donné pour nous. Ce texte est aujourd’hui encore une source de grande espérance pour votre vie chrétienne.
Que cette «semaine sainte», cette semaine de grande importance pour les chrétiens, le sommet de toute notre année liturgique, ne passe pas inaperçue mais qu’elle alimente notre foi et notre espérance.
Source: https://www.cursillos.ca/formation/reflexions-dominicales/annee-C/R-C23-rameaux.htm
Par le Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.