Aujourd’hui, les textes de la liturgie sont pleins de références au pardon de Dieu pour nous :
«Je pardonnerai leurs fautes et ne me rappellerai plus de leurs péchés …» (1re lecture : Jér 31, 34)
«Aies pitié de moi, ô mon Dieu. Selon ta grande miséricorde, efface tous mes péchés» (Ps 50)
«Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes» (évangile)
La saison du carême nous est présentée comme un temps de réconciliation avec Dieu et avec les autres. Pendant les deux dernières semaines de cette période de préparation à Pâques, nombre de célébrations pénitentielles seront offertes dans les différentes paroisses de nos diocèses.
Dieu veut renouveler son alliance avec nous. Nous sommes tous des pécheurs, un peu comme les pharisiens devant la femme adultère. Nous accusons facilement les autres mais lorsque le Christ nous invite à lancer la première pierre si nous sommes sans péché, nous nous éloignons la tête basse, en commençant par les plus vieux, sachant très bien que nous sommes aussi pécheurs que cette pauvre femme. C’est là notre condition humaine.
Comme le roi David dans le psaume d’aujourd’hui, nous reconnaissons nos tors : «efface mon péché. Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense».
Non seulement Dieu pardonne, mais il oublie, il ne se souvient plus. Comme l’affirme le très beau psaume 130 : «Si tu te souviens des fautes, o mon Dieu, qui subsistera. Mais en toi est le pardon…»
Chacune de nos célébrations eucharistiques est pleine de références à la grande miséricorde de Dieu : Au début de l’eucharistie, nous reconnaissons notre péché, condition nécessaire pour entrer dans l’esprit de célébration, et demandons au Seigneur de nous pardonner : «Seigneur, prend pitié». Au Notre Père nous prions Dieu de «nous pardonner nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui ont péché contre nous», une proposition sérieuse qui nous oblige à imiter Dieu dans sa miséricorde. Immédiatement avant l’échange de paix, le célébrant demande au Seigneur : «ne regarde pas nos péchés mais la foi de ton Église». Et c’est une Église pécheresse qui chante : «Toi qui enlèves le péché du monde, prends pitié de nous». Le célébrant demande au Seigneur «que cette communion à son corps et à son sang n’entraîne pour nous ni jugement ni condamnation».
La reconnaissance de notre péché n’est donc pas un obstacle à la présence de Dieu parmi nous. Elle est la condition d’une nouvelle relation avec lui. Pendant la prière de consécration, le Christ proclame : «ceci est la coupe de mon sang, le sang de l’Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés.»
La croix nous rappelle que nous sommes les fils et les filles de Dieu. Il est notre Père et il est toujours prêt à nous pardonner et à offrir sa vie pour nous. Il veut que nous ayons la vie en abondance.
La beauté du sacrement de réconciliation, c’est qu’il nous offre toujours l’occasion de renouveler notre alliance avec le Seigneur. La vieille expression «faire ses Pâques» voulait dire justement qu’au moins une fois dans l’année le chrétien en profitait pour rafraichir et embellir sa relation avec Dieu.
Profitons des derniers jours du carême pour nous réconcilier et pour nous préparer à la grande fête de Pâques, en nous rappelant les paroles d’Ézéchiel : «Je vous donnerai un coeur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’enlèverai votre coeur de pierre et je vous donnerai un coeur de chair. Je mettrai en vous mon propre Esprit, je vous ferai marcher selon mes lois, garder et pratiquer mes coutumes» (Ézéchiel 36, 26-27).