Jésus guérit le paralytique

Jésus guéri le paralytique

Mon fils, prends ton brancard et rentre chez-toi

 

Tout l’évangile de saint Marc est écrit pour répondre à la question : Qui est Jésus, qui est cet Homme? Marc revient sur ce thème du début de son évangile jusqu’à la fin. Il nous conduit peu à peu à la découverte du Seigneur.

Pour que la paix règne dans notre monde, il ne suffit pas que Dieu pardonne; il faut aussi que les hommes se pardonnent entre eux.

Dans le texte d’aujourd’hui, l’évangéliste nous présente Jésus comme celui qui pardonne et guérit, prérogatives de Dieu nous disent les Écritures.

Selon l’interprétation des docteurs de la loi, l’homme paralysé est considéré comme un pécheur. Sa maladie est le résultat de son péché. Il est donc impur et exclu «de la maison». La porte lui est fermée par la foule des «gens bien» qui constituent le «peuple». Il ne peut entrer ni par la porte ni par la fenêtre. Qu’à cela ne tienne, ses amis le feront passer par le toit.

Dieu ne tourne jamais le dos au péché. Il l’oublie, le cancelle et offre un pardon efficace, un pardon qui recrée, qui donne un coeur nouveau, une vie nouvelle.

Le Christ est toujours très à l’aise avec les pécheurs. Marc nous présente le Christ qui mange avec les pécheurs, se laisse approcher des prostituées, touche aux lépreux, défend la femme adultère, s’invite chez Zachée, réintègre les malades dans leur famille, engage la conversation avec la Samaritaine, meurt entre deux bandits.

Déjà l’Ancien Testament nous préparait à cette image de notre Dieu : «Le Seigneur est un Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, riche en grâce et en fidélité; il accorde sa grâce à des milliers, il tolère la faute, la transgression et le péché...» (Exode 34, 6-7). Et Isaïe dira : «Si vos péchés sont comme l’écarlate, ils deviendront blancs comme la neige. S’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme de la laine» (Isaïe 1,18).

Dans le livre de Ben Sira le Sage nous retrouvons cette phrase magnifique : «À l’heure où l’on te demandera des comptes, tu trouveras le pardon» (Ecclésiastique 18, 20). Et Isaïe ajoute : «Je vais créer des cieux nouveaux et une terre nouvelle ; on ne se souviendra plus du passé, il ne reviendra plus à l’esprit» (Isaïe 65, 17).

Jésus définit Dieu comme «celui qui pardonne» mais il ajoute que la capacité de pardonner n’est pas réservée à Dieu seul. Le Seigneur a voulu partager ce pouvoir avec ceux et celles qui le suivent, c’est à dire avec chacun et chacune d’entre nous. C’est pourquoi, lorsqu’il enseigne la grande prière des chrétiens, le Notre Père, il fait du privilège de pardonner une partie intégrante de la prière : «Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés

Pour que la paix règne dans notre monde, il ne suffit pas que Dieu pardonne; il faut aussi que les hommes se pardonnent entre eux. Depuis les premiers temps de l’Église, non seulement les apôtres mais la communauté chrétienne dans son ensemble est impliquée dans le pardon des péchés. Le Seigneur a fait du pardon un élément essentiel de la mission de ses disciples: «Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie... Recevez l’Esprit Saint, ceux à qui vous remettrez les péchés ils leur seront remis... (Jean 20, 22-23) À Pierre qui le questionne sur le nombre de fois qu’on doit accorder le pardon, Jésus répond : «non pas sept fois, mais soixante-dix fois sept fois.» (Matthieu 18, 22)

Sans pardon reçu et donné, notre monde devient un monde de haine, de rancune, de vengeance, de mépris, d’orgueil, de torture et de guerre.

Le pardon est le mot le plus sublime de l’amour. Il permet de mieux respirer, de repartir à neuf, de vivre en paix avec soi et avec les autres. C’est l’oxygène de l’amour. C’est aujourd’hui une bonne occasion de mettre en pratique le dogme fondamental de notre foi chrétienne : «Je crois en la rémission des péchés». (Symbole des apôtres, le «Je crois en Dieu...»)

Le pardon de Jésus dans la guérison du paralytique est une «restauration» complète du malade. «Mon enfant» indique que Dieu l’accueille dans sa maison et le Christ l’invite ensuite à «prendre son brancard et à rentrer chez-lui», dans son village, dans sa famille qui l’avaient probablement mis à part à cause de son infirmité, considérée comme la punition de son péché : «Mon enfant, tes péchés sont pardonnés... prends ton brancard et rentre chez toi.»

Source: https://www.cursillos.ca/formation/reflexions-dominicales/annee-B/R-B15-Dim7.htm

Réflexion sur l'évangile du 7e dimanche ordinaire, B

Par le Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.