Pâques - La Résurrection

Il est ressuscité

Publié : Apr-09-2023

"Le Seigneur est ressuscité, alleluia, alleluia"

 

Après une nuit qui représente la puissance de la mort et des ténèbres, nous voici tôt le matin, à l’heure où la lumière resurgit. «Le premier jour la semaine», dit l’Évangile, et cela nous rappelle les premiers versets de la Bible, quand Dieu illumina le monde pour créer le premier jour.

Pâques est la plus grande fête chrétienne de l’année. C’est la fête de la vie, du printemps, du renouveau, de la joie.

La fête de Pâques ouvre une tout autre perspective sur la vie et sur la mort. Dans la Rome ancienne, on rencontre toutes sortes de pierres tombales portant des inscriptions d’une grande tristesse : «Adieu, c’est la fin de notre amour», «Nous ne nous reverrons jamais», «Notre amitié se termine avec la mort»… Par contre, sur les tombes chrétiennes des catacombes nous retrouvons des inscriptions pleines d’espérance : «Nous nous reverrons bientôt», «Tu es vivante dans le Seigneur», «Tu t’en vas vers notre Dieu», «La paix soit avec toi».

Il y a ceux qui croient qu’avec la mort, c’est la fin de tout. Puis il y a les chrétiens qui croient que la mort est un passage vers une vie différente et cela donne un sens non seulement à la mort mais aussi à ce que nous vivons tous les jours. Les poètes chrétiens ont utilisés toutes sortes d’images pour illustrer ce genre de vie nouvelle : un enfant qui quitte le sein de sa mère pour «venir au monde», une chenille qui devient un papillon, une graine de blé qui semble pourrir dans le sol et mourir avant de devenir une nouvelle plante...

Ce qui distingue les chrétiens des non croyants c’est la résurrection, c’est la foi et la confiance en un Dieu qui refuse de mettre un terme à la vie et qui n’accepte pas que tout se termine au cimetière. D’ailleurs, le mot que les chrétiens utilisaient  pour indiquer l’endroit où ils enterraient leurs défunts était le mot grec «koimiterion», qui est devenu notre mot «cimetière» et qui voulait dire «hôtel pour visiteurs étrangers», «auberge de passage».

La liturgie du dimanche de Pâques  est empreinte de paix et de sérénité. «Le Seigneur est ressuscité!» ; «Le soleil s'est levé : ne cherchez plus parmi les morts celui qui est vivant. Il a brisé les verrous de la mort!». Jésus avait dit à Marie, la sœur de Lazare : «Je suis la résurrection et la vie. Si quelqu’un croit en moi, même s’il meurt vivra».

La résurrection, c’est la réponse de Dieu le Père à la violence, à l’injustice de la torture et de la croix. Ceux qui ont condamné Jésus croyaient qu’ils pouvaient le faire taire et se débarrasser définitivement de lui. Mais le Père l’a ressuscité, en approuvant les valeurs qu’il a voulu promouvoir pendant sa vie. «Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ?» (Luc 24, 5).

Notre foi chrétienne ne se limite pas à nous rappeler que le Christ est ressuscité et que notre vie ne se termine pas avec la mort. La Pâque et la résurrection ramènent un  nouveau printemps après un hiver meurtrier et glacial. Elles nous incitent à nous engager maintenant, à prendre la vie au sérieux. Le Christ nous invite à vivre pleinement dès maintenant, à sortir de nos tombeaux, de nos découragements, de nos craintes et de nos peurs. «Sortez de vos tombeaux, de vos vies sans espérance. Recommencez à respirer à pleins poumons…» «Je suis venu pour que vous ayez la vie et que vous l’ayez en abondance». (Jean 10, 10)

Après la dernière Cène, en se rendant au mont des Oliviers, Jésus avait dit à ses disciples : «une fois ressuscité, je vous précéderai en Galilée.» C'est cette même invitation que Jésus transmet aux femmes après la résurrection : «Allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront.» Ils sont conviés à retourner à leur Galilée natale, à leur lieu d'origine, à leurs familles, leurs barques et leurs filets.

Notre religion est une religion pascale. Nous n’ignorons pas pour autant le mal dans le monde mais nous refusons de croire que ce mal aura le dernier mot, et nous faisons tout pour qu’il soit vaincu.

Il est vrai que nous vivons dans un monde de mort. Cent millions de personnes ont perdu la vie à cause des guerres durant le siècle dernier, 60% de la population mondiale souffre de pauvreté chronique et de malnutrition. Nous vivons dans un monde de discrimination, de violence, de terrorisme, de suicide, de drogue, d’abus d’alcool, de mauvaises habitudes alimentaires, de manque de respect pour la nature. Mais nous voulons lutter contre ces phénomènes et ces abus mortels.

C’est pourquoi, en souvenir du jour de Pâques, chaque «premier jour de la semaine», nous nous réunissons autour du Seigneur. Le sabbat était la clôture de la semaine qui se terminait : «le septième jour»... Pour les chrétiens, «le premier jour de semaine» est un jour de fête et d’adoration avant le travail qui va suivre. Le dimanche chrétien inaugure et imprègne les jours qui suivront.

Le Christ ressuscité est présent parmi nous : «chaque fois que deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis présent au milieu d’eux». Il nous invite à écouter sa parole, à partager sa vie, à reprendre des forces avant de retourner à «notre Galilée», où il nous accompagne au jour le jour : «Voici que je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde».

Aujourd’hui, nous fêtons la plus grande fête chrétienne de l’année, la fête de Pâques. Le Christ ressuscité nous redonne le courage de rentrer dans nos familles, dans notre milieu de travail, pour y vivre le printemps de Dieu. En ce premier jour de la semaine, en ce jour de la résurrection du Seigneur, Joyeuses Pâques à tous. « Le Seigneur est ressuscité, alléluia, alléluia ».



Source: https://www.cursillos.ca/formation/reflexions-dominicales/annee-A/R-A24-Paques.htm