Augustine Asta - Cité du Vatican
Lors de la prière mariale de l’angélus, récitée depuis les fenêtres des appartements pontificaux surplombant la place Saint-Pierre, le Souverain pontife s'est tourné ce dimanche 28 décembre vers les lectures bibliques du jour, en commençant par le récit de la “fuite en Égypte”.
Le Saint-Père a alors rappelé que cet épisode marque une rupture brutale dans la joie de Noël. À la lumière de la crèche, a-t-il expliqué, succède soudain l’ombre de la menace, incarnée par le roi Hérode. Craignant de perdre son trône après l’annonce de la naissance du «roi des Juifs», cet homme, décrit comme «cruel» mais aussi «sanguinaire» et «obsédé par la peur», «décrète la mise à mort de tous les enfants de l’âge correspondant à celui de Jésus». Pourtant, fait savoir le Souverain pontife, c’est dans son royaume, que «Dieu accomplit le plus grand miracle de l’histoire, dans lequel s’accomplissent toutes les anciennes promesses de salut». Mais «il ne parvient pas à le voir», car «aveuglé par la crainte de perdre son trône, ses richesses, ses privilèges», a-t-il poursuivi.
Face à cette «violence aveugle», la Sainte Famille apparaît comme un signe radicalement opposé. Dans un monde dominé par la peur et l’avidité, Marie, Joseph et l’Enfant Jésus deviennent, selon le Pape, «le nid et le berceau de la seule réponse de salut possible»: «celle d’un Dieu qui se donne gratuitement, sans domination ni prétention.» Le geste de Joseph, qui obéissant à la voix du Seigneur, «met en sécurité l’Épouse et l’Enfant se manifeste ici dans toute sa signification rédemptrice.», a encore expliqué l’évêque de Rome. Puisque, c’est en effet en Égypte que grandit la «flamme de l’amour domestique» appelée à éclairer le monde entier.
“Alors que nous contemplons ce mystère avec émerveillement et gratitude, pensons à nos familles et à la lumière qu’elles peuvent apporter à la société dans laquelle nous vivons.”
Malheureusement, a reconnu ensuite le Successeur de Pierre, «le monde a toujours ses “Hérodes”, ses mythes du succès à tout prix, du pouvoir sans scrupules, du bien-être vide et superficiel». Autant de mirages qui laissent derrière eux solitude, divisions et conflits. Face à ces dérives, le Pape a exhorté les familles chrétiennes à ne pas laisser s’éteindre «la flamme de l’amour». Au contraire, a-t-il recommandé, citant les propos de son prédécesseur le Pape François, dans son homélie lors de la messe pour la Xe Rencontre mondiale des familles, en 25 juin 2022: «Gardons en elles les valeurs de l’Évangile: la prière, la fréquentation des sacrements – en particulier la confession et la communion –, les affections saines, le dialogue sincère, la fidélité, la simplicité et la beauté des paroles et des gestes bons de chaque jour». Cela, a-t-il insisté «les rendra lumière d’espérance pour les milieux dans lesquels nous vivons, école d’amour et instrument de salut entre les mains de Dieu».
Pour finir, le Pape a confié toutes les familles du monde à l’intercession de la Vierge Marie et de saint Joseph, demandant au Père céleste de les bénir afin qu’elles grandissent à l’image de la famille de Nazareth et deviennent pour tous un «signe efficace de sa présence et de son infinie charité».