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Malgré un ciel gris et pluvieux, des centaines de fidèles se sont réunis place Saint-Pierre ce dimanche matin en cette journée où se célèbre dans plusieurs pays dont l'Italie la solennité du Corpus Christi. Depuis la fenêtre des appartements pontificaux, le Pape Léon XIV s’est arrêté sur l’Évangile de la liturgie du jour consacré au miracle de la multiplication des pains et des poissons (cf. Lc 9, 11-17). Dans cet extrait de l’évangile selon saint Luc, des milliers de personnes viennent écouter Jésus et lui demander la guérison. Pour les nourrir, Jésus invite les Apôtres à lui présenter le peu qu’ils ont, bénit les pains et les poissons et leur ordonne de les distribuer à tous. «Le résultat est surprenant», souligne le Pape «non seulement chacun reçoit suffisamment à manger, mais il en reste en abondance». «Au-delà du prodige, le miracle est un “signe” qui nous rappelle que les dons de Dieu, même les plus petits, augmentent d’autant plus qu’ils sont partagés» a expliqué le Saint-Père.

Léon XIV a ensuite invité les fidèles, en cette solennité du Corpus Domini, à réfléchir à une réalité encore plus profonde. «Nous savons en effet qu’à la racine de tout partage humain, il y en a un plus grand qui le précède: celui de Dieu à notre égard. Lui, le Créateur qui nous a donné la vie pour nous sauver, a demandé à l’une de ses créatures d’être sa mère, de lui donner un corps fragile, limité, mortel, comme le nôtre, en se confiant à elle comme un enfant. Il a ainsi partagé jusqu’au bout notre pauvreté, choisissant de se servir, pour nous racheter, du peu que nous pouvions lui offrir» (cf. Nicola Cabasilas, La vita in Cristo, IV, 3).

Le Pape a poursuivi en appelant  chacun à méditer sur la beauté de voir un cadeau apprécié par celui qui le reçoit, y compris un cadeau «petit» mais «proportionné à nos moyens», car «malgré sa simplicité, ce cadeau nous unit encore plus à ceux que nous aimons». Le Saint-Père a ensuite dressé un parallèle avec l’Eucharistie: «le Seigneur accueille, sanctifie et bénit le pain et le vin que nous déposons sur l’autel, avec l’offrande de notre vie, et les transforme en Corps et en Sang du Christ, Sacrifice d’amour pour le salut du monde. Dieu s’unit à nous en accueillant avec joie ce que nous apportons et nous invite à nous unir à Lui en recevant et en partageant avec autant de joie son don d’amour». Comme «les grains de blé rassemblés, ensemble […] forment un seul pain, de même, dans la concorde de la charité, nous formons un seul corps du Christ» a déclaré le Pape augustin, citant l’évêque d’Hippone (Sermo 229/A, 2).

Léon XIV a conclu en rappelant la célébration de la Saint Messe à 17h00 dans la basilique Saint-Jean-de-Latran à Rome, suivie de la procession eucharistique dans les rues de la ville éternelle. Celle-ci prendra fin devant la basilique Sainte-Marie-Majeure, où repose le Pape François. «Que cette Célébration soit un signe lumineux de notre engagement à être chaque jour, à partir de l’Autel et du Tabernacle, porteurs de communion et de paix les uns pour les autres, dans le partage et la charité» a déclaré l’évêque de Rome.

La Fête-Dieu célèbre la présence réelle de Jésus-Christ dans le sacrement de l'Eucharistie, sous les espèces du pain et du vin consacrés. Elle est célébrée le jeudi qui suit la Fête de la Trinité, soit soixante jours après Pâques. En Italie, elle est célébrée le dimanche qui suit le jeudi du soixantième jour après Pâques.