Olivier Bonnel - Cité du Vatican
Les sept portraits des bienheureux canonisés ce dimanche étaient suspendus sur la façade de la basilique Saint-Pierre, illuminés par un doux soleil d'octobre. Devant près de 70 000 fidèles, Vincenza Maria Poloni, María Rendiles Martínez, Maria Troncatti, Mgr Ignace Choukrallah Maloyan, José Gregorio Hernández Cisneros, Peter To Rot et Bartolo Longo ont été portés à la gloire des autels, après leur biographie lue par le cardinal Semeraro, Préfet du dicastère pour les causes des saints. Dans la foule, de nombreux drapeaux du monde entier, du Venezuela à la Papouasie-Nouvelle Guinée, comme un symbole de ces témoins de l'universalité de l'Église. Les reliques des nouveaux saints ont été apportées puis déposées au pied d'une image de Notre-Dame du Bon Conseil.
Dans son homélie, le Pape est revenu sur l'évangile de Luc (18, 1-8) dans lequel Jésus partage à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager. «Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?» interroge-t-il. «Cette interrogation nous révèle ce qui est le plus précieux aux yeux du Seigneur : la foi, c’est-à-dire le lien d’amour entre Dieu et l’homme» a expliqué Léon XIV.
Les septs nouveaux saints canonisés ce dimanche «se tiennent devant nous», a poursuivi le Pape, par la grâce de Dieu, «Ils ont maintenu allumée la lampe de la foi. Bien plus, ils sont devenus eux-mêmes des lampes capables de diffuser la lumière du Christ». Sans la foi en Dieu, nous ne pouvons pas espérer le salut. La question de Jésus nous inquiète donc, certes, mais seulement si nous oublions que c’est Jésus lui-même qui la pose a précisé l'évêque de Rome. «Les paroles du Seigneur, en effet, restent toujours Évangile, c’est-à-dire annonce joyeuse du salut. Ce salut consiste dans le don de la vie éternelle que nous recevons du Père, par le Fils, avec la force de l’Esprit Saint».
C'est précisément pour cette raison que le Christ pointe à ses disciples la «nécessité de prier sans cesse, sans jamais se lasser» a poursuivi le Souverain pontife. «Comme nous ne nous lassons pas de respirer, ne nous lassons pas non plus de prier! Comme le souffle soutient la vie du corps, la prière soutient la vie de l’âme : en effet, la foi s’exprime dans la prière et la prière authentique vit de la foi».
Le Pape a invité les fidèles à faire résonner ces paroles dans notre conscience: «le Seigneur nous demande si nous croyons que Dieu est un juge juste envers tous. Le Fils nous demande si nous croyons que le Père veut toujours notre bien et le salut de toute personne». Léon XIV a aussi rappelé deux tentations qui mettent la foi à l'épreuve: la première nous conduit à penser que Dieu n’écoute pas les pleurs des opprimés et n’a pas pitié de la douleur des innocents. La seconde, de prétendre que Dieu devrait agir comme nous le voulons : «la prière cède alors la place à un ordre donné à Dieu, pour lui dire comment faire pour être juste et efficace».
Les questions posées par Jésus sont ainsi une invitation vigoureuse à l’espérance et à l’action a encore expliqué Léon XIV: «quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi en la providence de Dieu ? C’est cette foi, en effet, qui soutient notre engagement pour la justice, précisément parce que nous croyons que Dieu sauve le monde par amour, nous libérant du fatalisme». Les sept nouveaux saints, fidèles amis du Christ sont des martyrs pour leur foi, a-t-il rappelé. «Que leur intercession nous soutienne dans les épreuves et que leur exemple nous inspire dans notre vocation commune à la sainteté».
Source : Vatican News