Delphine Allaire - Cité du Vatican
Dans cette homélie dominicale et jubilaire, Léon XIV a placé la centralité de Jésus au cœur de la spiritualité mariale «qui nourrit notre foi». Sa mémoire incandescente doit remplir «nos sentiments et nos pensées». «Il faut donc que le dimanche nous rende chrétiens», a conseillé le Pape, convaincu que toute spiritualité chrétienne se développe «à partir de ce feu et contribue à le rendre plus vivant».
Prenant en exemple la guérison de Naaman le Syrien, rapportée dans le Deuxième Livre des Rois et évoquée par Jésus lui-même dans l’Évangile de Luc, le Souverain pontife a médité sur les choix radicaux du Christ: sauver un étranger lépreux plutôt que ceux qui se trouvaient en Israël. «Peut-être que moins on peut se vanter de titres, plus il est clair que l’amour est gratuit», en déduit Léon XIV, constatant que «Dieu est pur don, pure grâce», mais regrettant «combien de voix et de convictions peuvent encore aujourd’hui nous séparer de cette vérité nue et bouleversante!»
Le Successeur de Pierre considère ainsi la spiritualité mariale comme révélatrice de la simplicité de l’Évangile. «La spiritualité mariale nous plonge dans l’histoire sur laquelle le ciel s’est ouvert, elle nous aide à voir les superbes dispersés par les pensées de leur cœur, les puissants renversés de leurs trônes, les riches renvoyés les mains vides.» De plus, les lépreux qui, dans l’Évangile, ne reviennent pas pour remercier, rappellent que la grâce de Dieu peut aussi nous atteindre sans trouver de réponse, elle peut nous guérir sans nous impliquer, a estimé Léon XIV, tout en mettant en garde contre «cette ascension au temple qui ne nous met pas à la suite de Jésus». «Il existe des formes de culte qui ne nous lient pas aux autres et qui anesthésient notre cœur», a déclaré l’évêque de Rome lançant un appel dans la veine de celui lors de la veillée de prière samedi soir contre l’instrumentalisation de la foi.
“Il existe des formes de culte qui ne nous lient pas aux autres et qui anesthésient notre cœur.”
«Gardons-nous de toute instrumentalisation de la foi, qui risque de transformer les différents –souvent les pauvres– en ennemis, en “lépreux” à éviter et à rejeter», s’est exclamé l’auteur de Dilexi te, exhortation apostolique sur l’amour envers les pauvres parue jeudi 9 octobre. Léon XIV de faire ultimement remarquer que le chemin de Marie est à la suite de Jésus, et celui de Jésus va vers chaque être humain, en particulier vers ceux qui sont pauvres, blessés, pécheurs. «C’est pourquoi la spiritualité mariale authentique rend actuelle dans l’Église la tendresse de Dieu, sa maternité». Citant la première exhortation apostolique du Pape François, Evangelii gaudium, Léon XIV a relevé que «l'humilité et la tendresse ne sont pas les vertus des faibles, mais des forts, qui n'ont pas besoin de maltraiter les autres pour se sentir importants».
Le Pape qui fut élu le jour de la fête de Notre-Dame du Rosaire de Pompéi a conclu son homélie en souhaitant que chacun garde vivante la dévotion populaire «pour les événements et les lieux qui, bénis par Dieu, ont changé à jamais la face de la terre». Une nécessité dans «un monde en quête de justice et de paix».
“La spiritualité mariale authentique rend actuelle dans l’Église la tendresse de Dieu, sa maternité.”
Source: Vatican News